RENÉE BRETON, 59 ANS, MÈRE DE RÉBECCA
Le confinement n’est pas synonyme d’isolement ou d’angoisse pour Renée. Au contraire, cette situation n’est pas tellement différente de celle qu’elle vit depuis le 28 mars 2019, date à laquelle elle a appris qu’elle avait un cancer du sein. Ce qui change, c’est qu’aujourd’hui, elle se sent beaucoup mieux et marche souvent dehors pour observer les oiseaux. L’ornithologie est sa passion. «Là, je suis plus en forme pour le faire, et c’est la seule chose qu’on peut faire! Moi je me sens plus revivre, tu comprends?»
Les sorties au restaurant ou au cinéma, la bouteille de vin de temps à autre, ça ne faisait plus partie de ses dépenses. Car elle vit avec l’assurance invalidité, qui représente environ 1000$ par mois. «Je suis habituée de me restreindre dans tout tout tout. Alors le confinement, pour moi, ça ne fait pas de différence.» Heureusement, sa fille Rébecca, qui est revenue vivre avec elle durant ses études, l’aide pour les courses, la cuisine, et lui prête sa voiture. Malgré sa précarité financière, Renée demeure très positive et reconnaissante du soutien offert par sa famille, ses amis, et même des gens qu’elle ne connaissait pas, durant l’épreuve qu’elle traverse depuis l’an dernier. «On le voit, avec le Coronavirus, comment le Québec se regroupe, s’entraide. C’est la même chose quand tu as un cancer. On peut être surpris de toute l’aide qu’on peut avoir.»
Ce qui lui crée un peu d’insécurité actuellement, c'est par rapport à la suite des traitements de chimiothérapie, à l’automne. Elle qui a été coiffeuse durant 40 ans dans une résidence pour aînés devra trouver un autre emploi. «Peut-être que l’avenir va être en ma faveur parce qu’on va avoir tellement besoin de reconstruire le côté économique au Québec, il va peut-être y avoir des emplois qui vont se créer qui vont m’intéresser.»
La situation actuelle n’apporte donc pas que du négatif selon elle, même si elle s’attriste que certaines personnes «vont tout perdre». Elle pense que notre environnement aura un répit, et que «c’est le virement que la planète doit prendre». Ce qui lui manque le plus durant le confinement, ce sont les contacts humains. Se réunir en famille, et serrer dans ses bras sa mère qui vit dans une résidence pour aînés. «Chez nous, on va se faire un party de colleux! »